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De l’importance de la supervision

De l’importance de la supervision pour le soigné et le soignant.

A l’heure de l’urgence, de la performance, de la rentabilité, du manque de temps, quelle place laissée à ce moment de réflexion et pourquoi ?

Tant et « temps » désiré et tant redouté parce que le soignant y engage son lien au patient, sa parole, sa façon de travailler, il y dévoile une part de son être. Ce n’est donc pas chose facile cette mise au travail pour améliorer sa posture professionnelle.

Toutefois le temps de supervision n’est pas seulement ce pas de côté que l’on fait pour y voir plus clair, cet aller- retour théorie pratique pour apporter le plus de bénéfice au soigné, il a aussi pour fonction d’être la soupape de sécurité que l’on s’accorde pour échapper à ce fantasme de toute puissance du soignant qui devrait savoir-faire, qui devrait réparer.

On ne peut pas oublier que nous sommes dans une relation d’humain à humain.

Dans bien des situations le patient nous renvoie à nos doutes, nos incertitudes, parfois notre impuissance.

Comment discerner ce qui est en jeu pour soi même dans cet équilibre entre empathie, écoute bienveillante et reconnaissance de nos propres ressentis émotionnels qui peuvent aussi être parfois ambivalents.

On sait aujourd’hui que l’éprouvé de souffrance, le risque de fatigue, d’épuisement serait inéluctable à la lumière des théories sur les neurones miroirs.

Nous sommes une caisse de résonance face aux émotions de l’autre, c’est aussi avec cela que nous travaillons, ce que la psychanalyse appelle le contre transfert.

Comment recevoir la plainte de l’autre, la maltraitance subie, la douleur , la souffrance , la contenir sans être envahi ?

Comment garder la juste distance, ni trop près, ni trop loin ? Être touché, sans craindre d’être contaminé ?

C’est ce que vient témoigner Guy dans un groupe de supervision : On lui adresse Monsieur R souffrant d’une dépression sévère pour un suivi en relaxation. Le patient dans un état mélancolique est complètement coupé de ses émotions, il n’a pas accès à son monde intérieur et ne fait pas de lien avec son état et son histoire douloureuse. Les séances se passent, il vient à ses rendez- vous et exprime que le moment de détente c’est bien. Toutefois la frustration est grande pour le thérapeute qui au fil des séances se sent aspiré par le tourbillon de mal être de monsieur R. Devant son désappointement, Guy pense arrêter le suivi.

La question sous-jacente se devine «Suis -je un bon soignant si je laisse tomber mon patient ? »

La discussion de groupe vient animer la réflexion : Comment vivifier ce malade.

Un des participants avance l’idée de toucher le patient dans le temps de relaxation.

Oui, cette induction du toucher peut réveiller des sensations chez Monsieur R, mais depuis le COVID, on a tellement perdu l’habitude de toucher les patients !

Et pourtant dans le cas de Monsieur R qui a connu le rejet, cela pourrait être une ouverture. « Je te touche, je te reconnais comme autre semblable, tu existes ». Le mélancolique s’est identifié à un déchet nous dit Jacques Hassoun ( la cruauté mélancolique).

Une autre participante d’ajouter « Il faut que le thérapeute y croie ».

Bien sûr si le thérapeute y croit il va mettre en œuvre tout un processus dynamique. La relation soignant – soigné est le moteur de notre soin.

Pour Guy cet échange va relancer sa démarche thérapeutique.

A travers cet exemple, on voit que la parole libérée est salvatrice.

Dans un cadre sécurisant, contenant avec le respect de la parole de chacun : parler, penser, partager, ne plus se sentir seul, c’est la boussole pour ne pas perdre le cap pour servir l’autre mais avant tout soi- même.

Edith Aubert

 

 

 

 

 

 

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